photographie de couverture : Stéphane Matthieu
édition L’Harmattan – collection Eidos
En 2007, le livre Sur la photographie contemporaine montrait que la notion de « contemporain » appliquée à la photographie, au moins, ne provient pas tant des auteurs-photographes que du traitement que leurs images subissent au nom d’un discours censé les légitimer comme œuvres de l’art contemporain. Art, texte et photographie reconstitue la généalogie de ce discours entre les textes de Roland Barthes, et notamment La Chambre Claire, en passant par Le Photographique de Rosalind Krauss, jusqu’à L’Acte photographique de Philippe Dubois. Avec la parution de ce dernier livre, en 1991, semble, en effet, se clore ce que l’on appellera le « moment théorique » de la photographie. Depuis, tout serait dit. Il suffirait de s’appuyer sur la saisie de l’éternité dans l’instant que découvre Philippe Dubois, à oublier le problème de la temporalité de La Chambre Claire. C’est alors qu’il devient possible de considérer la photographie contemporaine comme une collection d’images « tableaux » bien adaptées à cette vision éternisée. Barthes voyait les photographies comme des images folles, mais le discours les a reprises en main et ne les a plus relâchées.