photographie de couverture : Stéphane Matthieu
édition L’Harmattan – collection Eidos
En 2007, j’avais rédigé la première partie de ma thèse de telle manière qu’elle soit prête pour l’édition. Elle a donné naissance à ce livre Sur la photographie contemporaine. Il s’agissait d’identifier les traits caractéristiques de certaines photographies que l’on qualifie de « contemporaines », alors que d’autres, de la même période pourtant, ne semblent pas adaptées à cette appellation. Il en résulte un parcours raisonné parmi les photographies, en comparaison aussi avec celles que, faute de mieux, nous pouvons appeler « antécontemporaines ». Au cours de ce parcours apparaît ce qui, aujourd’hui encore me semble un problème : « photographie contemporaine » ne désigne pas le travail des photographes, une sorte de style qu’ils développeraient en commun, mais plutôt une sélection imposée au nom d’un discours « sur » la photographie comme art. C’est à la généalogie de ce discours que s’attachera le second livre : Texte, art et photographie.
Sur la photographie contemporaine se lit avec une connexion Internet à portée de main. Le livre, en effet, n’est pas illustré. En revanche, il mentionne les liens pour accéder aux pages web où les images peuvent être vues.
Il y a une raison à ce choix éditorial : les photographes sont des auteurs et, à de très rares exceptions, ils ne réalisent jamais « une » photographie. Leur œuvre se construit en corpus et non pièce par pièce. Par conséquent, la procédure d’illustration qui consiste à montrer une image soi-disant exemplaire n’est pas légitime. Elle laisse croire que le travail de l’auteur-photographe peut se synthétiser en « une » illustration et c’est là ; déjà, la marque d’une volonté de domestication au nom du discours qui en parle.